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Le mariage de mon cousin est passé, les invités sont rentrés chez eux, un peu fatigués, et ce sont toujours les mêmes qui balaient la salle en bougonnant...
Plus sérieusement, je rentre chez moi sur un petit nuage, avec la conviction intime du travail bien fait et le fin plaisir de voir tout le monde heureux. Les différents invités, du plus optimiste au plus pessimiste, ont trouvé soit la fête tout simplement géniale, soit "presque parfaite". Ce dernier point mérite un éclaircissement : un petit esclandre a éclaté loin du lieu de la fête, où une invitée se voyait interdire le départ et l'accès aux réjouissances par un "compagnon" ivre, violent et manquant cruellement de dignité. L'un des convives s'est "sacrifié" pour aller la chercher en voiture, tandis que l'énergumène s'est interposé en posant la condition qu'elle n'irait nulle part sans lui. Nous nous sommes donc retrouvés avec un drôle de pique-assiette au caractère instable, dont nous tolérions la présence par égard pour la dame; une fois de plus ivre mort pendant la soirée de mariage, non-plus seul à tabasser sa compagne, mais en présence de toute la famille (50 ou 60 invités), il a été évacué aussi vite qu'il a été "pêché". Cet incident a plusieurs conséquences fascinantes sur l'ambiance :
- Les alsaciens ont été impressionnés de la manière dont les autres familles ont géré l'incident; ils en ont acquis le sentiment profond de confiance et d'équilibre que détiennent les autres familles. Un commentaire d'un des alsaciens (45 ans) :
J'ai rêvé toute ma vie d'une famille comme ça. J'avais bien des a priori sur les étrangers, sur la manière de vivre, les valeurs : je crois bien que je vais revoir entièrement ma façon de penser...
- Chacun a été mis devant ses responsabilités : la dame était considérée comme victime, et 50 personnes ont constaté en direct qu'elle bradait sa dignité et son bien-être contre une sécurité financière pour la retraite, l'avouant elle-même
- Les personnes ayant des sentiments pour cette dame ont certainement bu la coupe d'amertume, mais je suis prêt à parier que la suite du mariage, fait de plaisir, de détente et de complicité entre tous, a amené une réflexion chez chacun d'eux les menant à un sentiment de confiance et d'apaisement
- Connaissant les problèmes de la famille d'Alsace tels que je les décrit en préparation, cet incident a été en fait une véritable et soudaine révélation libératrice
Maintenant, concernant le détail des festivités, je suis face à un problème méthodologique :
Ayant demandé que tout le monde soit heureux et ait un plaisir intense, comment puis-je m'en assurer après coup ?
Je vais donc surtout parler de moi, partant du principe que les principaux protagonistes que j'ai questionnés sur le sujet m'ont tous transmis des impressions très positives.
Concernant la soirée de mariage : Elle a commencé par un apéritif aux huîtres du banc d'arguin, fraîches dans leur glace et accompagnées de sauce vinaigrette aux échalottes. Je suis un ostréiphage convaincu, et je me suis tellement régalé que j'en ai été surexcité ensuite...
T'as fait l'andouille toute la soirée, m'a rapporté une de mes tantes...
Ce qui est sympa dans cette affaire, c'est qu'en demandant du plaisir pour tout le monde, j'étais compris dans le lot, ce dont je ne m'étais pas aperçu en travaillant !! Et puis, quel fin plaisir de voir son cousin marié, de ressentir par médiumnité la perception émotive du monde qu'ont les jeunes mariés : Un univers où le sentiment océanique est roi...Une expérience qui a changé ma propre perception du couple en général.
Je suis par ailleurs surpris d'avoir été capable de relativiser les innombrables petites contrariétés qui ne manquent pas d'arriver dans un milieu familial confiné. J'avais le sentiment de lâcher-prise, en quelque sorte par Amour de la Vie : ce n'est pas grave...
J'ai dansé toute la soirée, sans une minute de répit, en allant chercher toutes les cavalières pour toutes les danses, toniques ou langoureuses. J'allais chercher même les femmes qui restaient blotties de timidité dans un coin, levant à l'occasion quelques applaudissements...Une énergie, une joie que je n'avais pas ressentie depuis des années au moins...
Maintenant, concernant les deux cérémonies :
- Le mariage à la mairie. J'étais témoin de mon cousin, ainsi que sa soeur. Assis à la droite du marié (le symbolisme droite/gauche me faisait pouffer de rire : Kabbale, quand tu nous tiens !!) dans un fauteuil Voltaire, je voyais ma cousine fondre en larmes de voir son petit frère se marier; avant que n'arrivent l'ensemble des témoins et les mariés, seule la soeur de la mariée et moi étions présent; je lui lance goguenard : "on s'asseoit à la place des mariés en attendant ?" "attends que j'aie fini mes études de droit" me répond-elle...Du coup, je suis resté cloué sur mon Voltaire jusqu'à la fin de la cérémonie !!
- Le mariage à l'église : mis à part le fait que le curé a ressorti de vieux rituels de mariage dans ses bouquins, donnant une solennité inhabituelle à la cérémonie, il est à noter que j'ai passé la messe à chuchoter des âneries à l'oreille de ma cousine, pour commenter le déroulement, du genre : [le curé] : "Alors Jésus fut abordé par deux pharisiens" / [moi] : "Alors Jésus fut abordé par deux parisiens"; ma cousine se plaindra après coup à tout le monde que je n'arrêtais pas de la faire rire pendant la messe, et mon cousin de remarquer : "Ah, c'est ça que j'entendais dans mon dos...!". En revanche, je m'étais vu confier la lecture d'un texte, à l'occasion de laquelle je me suis clairement rendu compte que le mariage est une oeuvre alchimique, un petit oeuvre pour être exact, dont la structure (au sens de grammaire symbolique) suit de près le rituel que je décris dans le site sur "Animus/Anima". Par ailleurs, le texte à lire avait été choisi par la mariée, qui connaît mes pratiques occultes et en a déjà bénéficié :
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (XII 31-XIII 13)[1]
Frères, parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu'il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres. J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J'aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien. J'aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j'aurais beau me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne me sert à rien. L'amour prend patience ; l'amour rend service ; l'amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil ; il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s'emporte pas ; il n'entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L'amour ne passera jamais.
Comme qui dirait que le texte m'a inspiré...!
Enfin, je voudrais mentionner quelques événements qui se sont produits avant le mariage mais après mon travail occulte. Je considère donc ces événements comme faisant partie de la "livraison" :
- Une ou deux semaines après les travaux, nos deux futurs mariés, décidèrent de signer un contrat de mariage ce qui, même en période d'euphorie est une sage décision
- Ils participèrent à un vin d'honneur traditionnel en Alsace, où ils déposèrent une urne aux offrandes, selon la tradition. L'urne est remplie d'argent et les mariés refusent toujours de communiquer le montant en euros, "à deux zéros" paraît-il...De la confidence du marié, "Ça tombe à point nommé !"
Voilà, je pense avoir parlé de l'essentiel, et je crois qu'il est inutile de faire un schéma pour justifier l'intérêt de la Magie énochienne...
Comme dit la publicité, encore une victoire de canard !!
A+,
Hiramash.
