J’ai l’habitude de regarder la série télévisée Stargate, et un épisode récent parlait de “sokar", un imposteur extraterrestre.
Sachant que la série est inspirée de plusieurs religions païennes et de l’Égypte antique, je suis allé donc vérifier le pendant de Sokar dans la religion égyptienne.
Surprise !
Il s’agit de Sokaris ("Seker") et d’Aker, deux dieux de la Terre presqu’oubliés des égyptiens eux-mêmes.
Sokaris est étrange, c’est tantôt un dieu tout vert, tantôt un faucon momifié. Dieu des artisans, des joaillers et du monde souterrain, il fait furieusement penser au Pluton grec, le Juge des Enfers. Le mot “Pluton” vient de “Plouto” qui signifie “riche” (penser à ploutocratie), en référence aux richesses de la Terre (trésors cachés, ressources minières et pétrolières).
Maintenant que je l’écris, je pense que Pluton / Sokaris a à voir avec la lame du Jugement dans le Tarot (arcane 20).
> Référence : Présentation du dieu Aker
Aker est encore plus extra : C’est un dieu “double lion", gardien de l’Aube et du crépuscule, ainsi que du monde souterrain. Il ne s’agit pas d’un dieu maléfique, mais d’un dieu de la Terre. En ce sens, il massacre Apophis et protège la barque solaire dans son passage sous Terre, un peu comme Seth. Enfin, les génies protecteurs de la Terre, les “Akerou", sont des serpents, parfois ailés lorsqu’ils accompagnent Sokaris (Seker).
Dans la suite, j’aurais plusieurs enseignements personnels à partager. Tout d’abord, tous les dieux égyptiens sont extrêmement redondants les uns des autres, que ce soit par région ou par époque. Les temps qui ont vu l’émergence de la civilisation égyptienne étaient plutôt tournés vers le chamanisme et les divinités féminines.
Quand les dieux égyptiens ont évolués, ils ont été complètement instrumentalisés à des fins politiques. Les noms des dieux étaient collés entre eux, rabibochés, bricolés, pour représenter une ville, des valeurs, une aspiration à l’unité ou au contraire à l’autonomie régionale.
Osiris se retrouve ainsi “collé” à Râ, puis à Ptah, pour tourner autour de l’idée que les dieux masculins ont créé le monde, et non les déesses. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres pour montrer que l’Égypte du moyen empire puis de l’époque héllenistique était déjà patriarcale et éloignée du chamanisme des origines pour que l’on ne prenne pas pour argent comptant ses divinités.
Surtout ne pas les prendre pour argent comptant. Je donne un exemple exagéré et faux, mais qui, je l’espère, illustrera la manière dont les “curés” de l’époque créaient leurs dieux. Ainsi Horus était l’Oeil d’Atoum, lequel détenait Maat, aussi Mout dans une autre ville, mais Mout était la mère d’Atoum. Un dieu est l’esprit ou l’attribut d’un autre dieu, tandis que d’autres relations généalogiques viennent contredire la relation de sens.
Lorsqu’on affirme qu’un Dieu représente par exemple la résurrection, thème cher aux chrétiens, il faudrait préciser “Oui, mais dans quelle ville ? Louxor, Thèbes, Memphis ? à quelle époque ? Et qui détenait le pouvoir politique alors ?”
Très clairement, on voit ce bricolage incohérent de sens, de noms propres et de relations lorsqu’on lit les compte-rendu de nos égyptologues. Ainsi “Hor-em-akhet” / “Hrumakis” / “Harmachis” est représenté par un double lion, alors qu’Aker plus ancien détient cet attribut.
De même, sur ce blog, j’ai montré déjà que Neith, plus ancienne que Nout, est une déesse plus imposante qu’elle, qui a créé le monde par ses 7 flèches, et est seule maîtresse de l’océan primordial.
Quand j’étudie l’Égypte donc, seules les divinités les plus anciennes “résonnent” pour moi, finalement…
En cherchant dans les références thématiques suivantes, j’ai découvert un auteur parlant du lien entre Aker et la triade Atoum, Shou, Tefnout ("Tefenet") :
> Référence : Étude d’égyptologie sur Aker et Atoum
Aker est un dieu de gémellité, et je ne peux m’empêcher de penser à la lame du soleil dans le tarot (arcane 19), où les deux jumeaux sont un seul et même dieu, Aker. Alors le jumeau de gauche est, mettons, le lever du soleil, et le jumeau de droite est son coucher.
L’auteur propose également de comparer les deux parties d’Aker jumeau ("Ruti", le double lion) aux deux yeux d’Horus, lesquels sont sortis d’Atoum (page 116 de la référence précédente). La page 117 parle de deux éternités associées aux deux yeux d’Horus, une éternité liée à la Terre, et une éternité liée au Ciel. Cela me fait penser irrémédiablement aux deux étoiles d’Elias Wolf dans son livre “le livre des 28 chakras". L’étoile du temps est un chakra transpersonnel qui flotte sous les pieds et nous relie à ce que la Terre a de plus spirituel. A l’inverse et de mémoire, l’étoile de l’espace est un autre chakra transpersonnel qui flotte au-dessus de la tête et symbolise le chemin vers le ciel. Je pense que les deux yeux d’Horus sont liés à ces deux chakras extrêmes.
Une autre interprétation dans la référence bibliographique précédente, est qu’Atoum a expectoré et craché le fruit de sa propre éjaculation pour donner naissance à Shou et Tefnout, lesquels seraient associés, preuves biblio à l’appui, à Aker.
Dans cette scène licencieuse tirée des parchemins égyptiens, je contemple, médusé, l’illustration de l’arcane du soleil.
A+,
Hiramash.
PS du 12 novembre 2015 : l’historien égyptien Manéthon de Sebennytos propose une liste de rois-dieux, où dans le canon royal de turin il met en correspondance Ptah et Héphaïstos. 2 conséquences : Pluton / Hadès est remplacé par Héphaïstos, et Ptah est bien un dieu chthonien, mais est-il un dieu solaire ?
PS du 11 novembre 2015 : Le dieu “Ptah - Patèque” porte la couleur verte comme Sokar. En outre, la couronne égyptienne, appelée “Tjéni", est portée par Sokar, Ptah, mais aussi Tatenen, qui semble être une variante de Sokar.
PS : Je viens de découvrir “Cautès"et “Cautopatès”, deux porteurs de torche symbolisant, semble-t-il, le lever et le coucher du soleil. Deux adjoints du Dieu Solaire Mithra. Donc :
Aker == Mithra
PS du 26 janvier 2015 : Les attributs ityphalliques de Seker se retrouvent dans Ptah-Sokar
TEMPLE d’Abydos chapelle de Sethi 1er

Les salles de Sokar : la chapelle de Ptah-Sokar
Ayant pris la forme d’un milan, Isis se fait féconder par son époux Osiris qui est allongé sur un lit à pattes de lions.
Il est entouré d’Horus, à gauche, et d’Isis, à droite. De part et d’autre de la scène, deux oiseaux battent des ailes afin d’insuffler au dieu le souffle vital. En dessous, on peut voir le dieu Thot à tête d’Ibis, deux cobras et un petit singe.
Les salles de Sokar : la chapelle de Ptah-Sokar
Sur la partie droite de la scène, la déesse Isis debout devant le lit, fait un geste de protection vers Osiris.
La scène d’accouplement n’est pas présentée de manière réaliste.
C’est sous l’aspect d’un oiseau qu’Isis se fait féconder par son époux. Plus tard, elle donnera naissance à Horus.

Les salles de Sokar : la chapelle de Ptah-Sokar
Isis et Horus entourent Sokar-Osiris allongé sur un lit en forme de lion. Son sexe dressé est un signe de régénération.
Sous le lit, Séthy Ier honore successivement quatre dieux à l’aspect juvénile, peut-être les quatre fils d’Horus (?).
Ces scènes sont en corrélation avec le relèvement du pilier Djed, sokar fait une prothese du sexe d’Osiris assurant la fertilité des espèces dans les quatre mondes.