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Le tarot comme porte astrale : "Tempérance"
Je copie un article que j'avais écrit à l'époque sur mon cahier des ombres "papier". Il concerne la technique des portes astrales, et montre ce que l'on peut voir dans un tel voyage, et ce que l'on peut en faire. D'autres articles suivront, notamment concernant l'exploration des Tattwas et l'exploration de la lame "la Papesse". Il faut avoir présent à l'esprit qu'à l'époque je ne pratiquais que la Kabbale de la Golden Dawn.
Le 29/08/02.
Catastrophe ! Ma tante me téléphone lundi soir, mais je ne l'ai pas reconnue : Elle est abasourdie, et son message sur le répondeur est plein de panique, de peur, de détresse et d'angoisse.
Ma grand-mère me téléphone alors que je suis rentré du boulot, quelque temps après que j'ai écouté le message. Elle m'explique la situation : X. a quitté le domicile de sa mère sans crier gare, en laissant un mot sur la table : "Maman, au revoir, je m'en vais vivre avec V., je te donnerai des nouvelles". Par ailleurs, les rendez-vous de X. prévus avec son vieux pote et sa copine, et d'autres encore sont tous décommandés sans plus d'explications. Son amie est en pleurs, croulant sous la culpabilité.
Un peu désarçonné, je ne réalise pas que X. ait pu envisager un tel acte sérieusement, aussi je me contente de ricaner nerveusement (mais sans malveillance). Ma tante me demande alors de faire "quelques énergies" pour X. Je lui dit que je réfléchirai, mais que je ferai quelque chose de toute façon.
Je ne sais plus très bien quel a été mon cheminement mental pour en arriver à cette solution, mais j'envisage de me servir d'une porte astrale tirée du Tarot, la lame XIV, "Tempérance".
Je mets donc en place le Rituel classique, sous l'égrégore kabbalistique. Je pose la lame XIV, je construis son image astrale en porte; je m'imagine en train de me lever de ma chaise pour traverser cette porte...
Je franchis la porte, et je me retrouve dans la pénombre. J'ai ressenti un petit tressaillement, maintenant bien connu. Je suis sur une plate-forme en pierre de taille blanche, de laquelle partent des escaliers tout autour, tous descendants et s'enfonçant dans la pénombre. Je suis surpris par la pente abrupte de chacun d'eux. J'en prends un sur ma droite, et en avançant je distingue une autre plate-forme en pierre blanche que j'atteinds bientôt. Toujours cette étrange lumière blanchâtre qui n'éclaire que la pierre sans percer les ténèbres; une lumière de clair de lune en fait.
Pourtant cette lumière n'a rien d'infernal : pas de cris, pas d'odeur abjecte, pas de peur, juste ce silence pesant comme le noir de la nuit qui nous effrayait tant quand nous étions gamins. Perché sur la plateforme en contrebas, je lève la tête et j'aperçois l'endroit d'où je viens : La porte astrale est toujours visible, toujours active.
Procédure oblige, je retraverse la porte pour m'assurer du retour : Ça marche, OK. Je reviens donc sur la plateforme supérieure, et je cherche plus attentivement une autre issue que les escaliers : Il se dessine au dessous de moi une forme vague, une sorte de toboggan, s'éloignant du centre de la plateforme; il a une forme dite "cubique", c'est-à-dire qu'il descend à la verticale au départ, pour se stabiliser à l'horizontale juste vers la fin. Ces formes cubiques ont la propriété suivante : Si un corps est lâché en haut du toboggan ou n'importe où à mi-chemin, il mettra le même laps de temps pour arriver en bas; ceci est dû au dosage particulier entre vitesse et accélération qu'induit ce genre de courbe.
J'emprunte donc ce toboggan, qui semble vaguement être des racines d'arbre; je suis catapulté à l'horizontale, et je traverse une porte secondaire, débouchant en plein jour. Je me retrouve, à ma grande surprise, sur le versant ensoleillé d'un côteau plutôt abrupt. Je me retourne pour grimper jusqu'au sommet, mais un mur invisible m'arrête, comme un grand tonneau de verre.
Par la pensée, je franchis le sommet du tonneau invisible, et je revois la pénombre et les plateformes de tout-à-l'heure. Je viens donc de franchir une zone intermédiaire avant d'arriver vers ce que je sens être mon objectif.
Je survole donc la campagne ensoleillée, laissant derrière moi l'étrange coteau. Au-dessous, se déroule une plaine vallonée comme la chalosse du Gers ou la plaine alsacienne en automne. Il s'agit de contacter X. à Strasbourg, donc je pense être sur la bonne voie. Un chemin se déroule entre les collines et je le suis des yeux. Puis, au détour d'un creux de relief, j'aperçois un marcheur que je reconnais aussitôt être X.; je m'approche de lui pour engager la conversation comme si de rien n'était. Cette dimension est décidément fort pratique...
Je mène avec lui un dialogue serré, tendu, avec pour objectif de le convaincre qu'il est en train de faire une bêtise. Je ne veux pas le culpabiliser, mais je ne ménage pas mes arguments pour le sensibiliser à la situation dans laquelle il se met, et la détresse réelle qu'il laisse derrière lui. Pendant que je discute ferme avec lui, il continue de marcher, et je le suis en flottant (!) Cela aurait pu être cocasse, mais assurément, cela avait un côté tragique. Maintenant, je me rappelle mon propre passé, avec les situations où je faisais l'intercesseur...
Pendant que j'écris ces lignes, je perçois le côté redoutable et pourtant positif de cette expérience magique : je modifie à volonté la réalité autour de moi, et certainement dans le monde physique, mais en même temps c'est mon propre monde intérieur que je contemple; nul moyen de séparer les deux, et c'est assurément une perspective intellectuelle impressionnante.
Le dialogue continue avec X. : Il se met plus ou moins en rogne, mais à la fin de notre entrevue, je ne suis pas sûr de sa décision quant bien même je le sens plus conscient de la situation.
Alors je décide de rencontrer l'Ange de la Tempérance, puisque c'est son image que j'ai traversée pour venir jusqu'ici. Je monte dans l'Azur étoilé...
Flottant dans l'Espace, je me retrouve nez-à-nez avec un Être Immense, de la taille d'un immeuble d'une quinzaine d'étages. Un frisson incontrôlable me parcourt de haut en bas. Cet Être ressemble beaucoup aux anges de la vision de Marco Polo : Cheveux longs et bruns, faciès plutôt asiatique, l'air hiératique.
Il tient dans ses mains deux cruches immenses, déversant une rivière de l'un dans l'autre; je remarque que l'axe de la rivière n'est pas le même que celui représenté sur la lame XIV : la diagonale décrite d'une cruche à l'autre est inversée. Le côté droit se déverse donc dans le côté gauche; j'en déduis que c'est le principe actif de la Tempérance qui est en face de moi, à l'heure où j'écris ces lignes.
J'engage le dialogue avec cet Être Vénérable, venu du fond des âges. Après discussion très cordiale, le verdict tombe : Il ne peut pas influencer la décision de X., il faudra donc se tenir prêt à accepter le plus terrible, aussi bien que le plus rassurant. L'Ange donne sa garantie personnelle que quoiqu'il arrive, tout se passera dans la douceur, avec le temps et la compréhension nécessaires. Il me reste un goût amer dans la bouche, une grande tristesse comme je n'en avais pas connue depuis des années. J'essaie de me rassurer en me disant que le temps a toujours aplani mes difficultés de manière physique et morale; cela maintient tout juste mon sang-froid.
Je repars donc vers le coteau magique, un peu hébété, un peu mort. Je retraverse la porte astrale sans problème, et je reviens à moi.
Je téléphone à ma grand-mère : J'ai commencé le rituel à 22h12, j'ai fini et j'ai tout rangé vers 22h50.
Or elle m'annonce que X. a re-téléphoné à sa mère entretemps !!
Abasourdi, j'en discute avec ma grand-mère. Le lendemain, elle me fait un tirage de cartes et assurément le Rituel a fonctionné, bien au-delà, très au-delà de mes espérances...
Si aujourd'hui je peux me targuer d'une telle réussite, je n'oublie pas que pendant un certain temps nous étions tous en équilibre entre la douleur indicible et la joie bouleversée du retour d'un de nos proches...
C'est là qu'aujourd'hui je me rends compte que le "retour d'affection" et toutes ses déclinaisons est une vraie manie féminine. Je crois qu'avant de manipuler les retours d'affection, il vaut mieux d'abord apprendre à connaître les hommes et les femmes...
Par ailleurs, j'avais supposé que l'Ange de la Tempérance n'était autre que le Dieu égyptien Hopi, le Dieu du Nil, avec tout ce que ça implique sur le plan symbolique.
A+,
Hiramash.