Je tiens à préciser l'un des éléments qui m'ont poussé à enquêter du côté de la langue tibétaine.

Cherchant à quoi pouvait éventuellement se rattacher l'énochien, j'avais commencé par étudier trois différentes versions de clés, reprenant en cela les travaux de Laycock ainsi que de différents occultistes américains. Je ne suis pas arrivé tout-à-fait aux mêmes conclusions : Pour moi, la base de l'énochien modifié étant le bigramme de lettres (se rapprochant des langues sémitiques) tandis que l'énochien d'origine se travaille probablement au niveau de la lettre, de l'essence.

En jetant un coup d'oeil à l'apparence générale de l'énochien, ainsi qu'aux bigrammes, je me suis vite rendu compte que l'énochien est une langue capable d'enchaîner :

• Quatre ou cinq consonnes d'affilée
• Quatre ou cinq voyelles d'affilée
• On n'est pas sûr que toutes les lettres, tous les "mores", doivent être prononcés

J'ai appelé ça une "langue à clusters" (grappes de lettres). OR....Il existe des langues humaines, qui fonctionnent grossièrement à base de clusters :

• Les langues dites "quianjiques", dont en particulier le tibétain et le chinois archaïque avant les idéogrammes de Huang-Di
• Les langues amérindiennes dont l'aztèque. En nahuatl, "telochcui" signifie "changer, mettre en mouvement" tandis que "teloch" en énochien signifie "la mort". John Dee possédait un miroir aztèque ramené par un conquistador. Je reviendrai sur le rôle du nahuatl et des péripéties de sa grammaire
• Le gallois. La boutade traditionnelle consiste à demander quel est le mot le plus long du monde : Il s'agit d'un nom de station ferroviaire au pays de Galles qui aligne au moins une bonne dizaine de consonnes sans discontinuer. John Dee était d'origine galloise...Par ailleurs, le son "tl" est un phonème typique du gallois...et du nahuatl !!

En matière de grammaire, c'est plus complexe mais ça va plus loin. Après la dérouillée que j'ai prise sur Wikipédia, je me suis sérieusement interrogé sur le rôle et les caractéristiques que devaient avoir les langues humaines, et toute langue intelligible digne de ce nom. Je suis d'abord parti sur :

• La loi de Zipf. C'est une loi statistique, donc forcément ça ne pouvait que me plaire
• Je me suis rendu compte qu'il n'y a pas une, mais des lois de Zipf, sous différentes moutures "paramétriques". De plus, elle est contestée : Ce n'est pas suffisant
• J'ai par la suite découvert quelque chose de très intéressant : Toute la fonction linguistique dans le cerveau humain se réduit à deux zones cérébrales, l'aire de Wernicke et l'aire de Broca. L'aire de Broca semble spécifier une contrainte sur la structure des grammaires humaines : Celles-ci devraient toujours être arborescentes. Ce qui signifie que si l'on ne devait jamais découvrir et vérifier l'existence objective des créatures énochiennes, on pourrait toujours espérer avoir des modalités fines qui prévoieraient l'impact de l'énochien sur l'esprit humain, pour peu qu'on en sache un peu plus sur ces zones et les liens avec les zones voisines

Je me suis donc intéressé à cette structure arborescente, empilée des grammaires humaines. Il s'avère qu'elle a été déjà touchée du doigt par :

• Des langues artificielles. Pour essayer de contourner "l'hypothèse Sapir-Whorf" (toute langue est un conditionnement fondamental), des linguistes contemporains créèrent une langue artificielle dans les années 1960, le LOGLAN (logical language) s'appuyant sur la systématisation de l'arbre formel comme grammaire. Sa structure est étonnamment proche du langage LISP. Le vocabulaire peut alors être analysé par des représentations mathématiques et géométriques.
• Des langues naturelles. Ces grammaires ne fonctionnent plus sur la séparation en catégories grammaticales (classificateurs, déterminatifs, inflexions), puisqu'alors tout mot peut avoir n'importe quelle fonction, nom, verbe, selon son imbrication dans la phrase. Les mots sont séparés en deux fonctions : les "porteurs de sens", et les mots techniques, positionnant les premiers dans un arbre formel. La phrase, au sens de Ferdinand de Saussure, devient une cartographie du sens. Sous réserve de l'avancement des travaux de reconstruction, c'est le cas du Nahuatl et de certains dialectes de Taïwan et d'Océanie : on parle de "langues omniprédicatives"

Là où ça devient intéressant, c'est bien évidemment le cas du nahuatl, mais aussi le lien entre les dialectes océaniens et la mythologie océanienne, dont je montrerai ultérieurement qu'elle a probablement inspiré H.P. Lovecraft pour sa mythologie de Cthullhu. Enfin, last but not least, je pense détenir une piste solide du côté des musulmans.

En lisant "Politica Hermetica", j'ai découvert qu'il a existé une sorte de secte musulmane que je ne saurais situer dans le temps, a priori notre moyen-âge ou notre Renaissance, et qui se faisait appeler "Hummiyya Haramissa". Explication : après le passage d'un auteur arabe appelé Thabit Ibn Qurra (et probablement fondateur de l'Alchimie occidentale telle que nous la connaissons), l'Hermès Trismégiste de nos ésotéristes est purement et simplement identifié au prophète Hénoch, appelé Idris dans le coran.

Je la refais (technique de marteauthérapie) :

Après le passage d'un auteur arabe appelé Thabit Ibn Qurra (et probablement fondateur de l'Alchimie occidentale telle que nous la connaissons), l'Hermès Trismégiste de nos ésotéristes est purement et simplement identifié au prophète Hénoch, appelé Idris dans le coran.

Le plus curieux est qu'ils emportent avec eux les "tablettes d'Hermès/Hénoch" et s'enfuient sur une île au large de la Chine. L'île la plus proche de la Chine est Taïwan, là où certains dialectes ont une structure omni-prédicative...

En franc-maçonnerie, les occidentaux partis en Chine sont appelés les "Noachites". En catholicisme, les moines partis en Chine sont appelés "Nestoriens".

J'espère que tout cela vous éclaire pourquoi je cherche tant du côté du tantra tibétain, en plus d'avoir "personnellement flashé" sur le Bardo Thödol et Nyingma...

A+,
Hiramash.